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    L’entrepreneuriat au féminin signé Startop

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    Par Marie-Carole Daigre

    Mariam Coulibaly, directrice générale de Startop, le reconnaît : l’entrepreneuriat fait partie de son ADN. L’Ivoirienne arrivée au Québec en 2009 fait partie de l’ethnie des Dioulas, une importante classe commerçante d’Afrique de l’Ouest. « Mon père était commerçant, ma mère avait un commerce de tissus en plus de son poste de fonctionnaire, et j’ai grandi dans un milieu marqué par l’entrepreneuriat informel, énumère-t-elle. J’étais donc destinée aux affaires ! »

    Quelques années après son installation au pays, la jeune femme s’est investie auprès d’entrepreneurs provenant des communautés culturelles, les accompagnant dans l’élaboration de leur plan d’affaires, un outil souvent méconnu dans leur parcours.

    « Malgré mon travail, je constatais la disparition de nombreux projets portés par des femmes, faute d’encadrement adapté, se rappelle-t-elle. Cette prise de conscience m’a amenée à me consacrer exclusivement aux entrepreneures, en créant Relève Gestion. » En 2018, face à la possibilité d’accéder à davantage de ressources en changeant de modèle d’affaires, elle a opéré un virage de taille : la transformation de l’entreprise en OSBL sous le nom de « Startop, incubateur de communautés féminines ».

    « Notre message, c’est que les femmes sont des stars qu’on emmène au top ! », précise notre interlocutrice avec conviction.

    « Nous voulons guider les futures entrepreneures. Car lorsqu’une femme est sur son X, elle performe ! affirme la DG. Souvent, les femmes ont un projet qui leur tient à cœur, mais elles ne savent pas par où commencer. Notre équipe est là pour les orienter, bien au-delà des seuls aspects administratifs. Nous travaillons notamment la confiance en soi, et on les aide à surmonter le syndrome de l’imposteur et à accepter de repousser leurs limites. On veut donner à chacune l’audace d’assumer qu’elle peut devenir une étoile ! »

    « L’écosystème économique reste cependant rempli de barrières pour les femmes, en particulier celles qui sont issues de la diversité ethnoculturelle », souligne la gestionnaire. C’est d’ailleurs dans cette optique que, en véritable incubateur d’entreprises, Startop a choisi d’accompagner des communautés plutôt que des personnes isolées. « Coaching, consultation, ateliers de quelques heures, parcours de quelques semaines, programmes plus costauds de six mois, tout cela est accessible », détaille notre interlocutrice. Une fois la nouvelle entreprise lancée, l’OSBL reste présent pour offrir un soutien technique. Car avoir une idée entrepreneuriale de génie ne signifie pas forcément exceller en marketing ou en production de documents de gouvernance ! « C’est ce qui nous distingue, ajoute Mariam Coulibaly. Nous nous occupons de faire ce que l’entrepreneure n’arrive pas à faire. » À cet égard, elle relate le cas d’une présidente d’OSBL qui était à bout de souffle lorsqu’elle a frappé aux portes de Startop. Son organisme était tout à fait apte à remporter un appel de projets, mais elle n’avait ni l’énergie ni les compétences pour y répondre. « On l’a fait avec elle en lui disant “Tu nous paieras quand tu auras ton financement.” Eh bien, elle a obtenu 100 000 $ ! Nous l’avons ensuite aidée à recruter deux employés, à former son C.A., bref nous avons agi comme si nous étions ses associées. Mais évidemment, nous avons des limites : l’entrepreneure que nous aidons doit y mettre du sien ! »

    Un principe de base

    « Toute démarche entrepreneuriale n’est pas nécessairement couronnée de succès, reconnaît la cofondatrice de Startop. Notre but, c’est d’aider la femme à atteindre ses objectifs. Mais nous ne porterons pas l’entreprise pour elle. Moi je dis : “Quand on sème, on récolte ; et si on ne sème pas, on ne récolte pas” ! Nous allons accompagner l’entrepreneure qui vient vers nous, mais c’est à elle de passer à l’action ! »

    Et quand ça fonctionne, il fait très beau dans l’esprit de Mariam Coulibaly : « Pour moi, l’entrepreneuriat n’est pas une fin en soi : c’est un outil. Un outil d’épanouissement. La finalité, c’est que ces femmes misent sur l’entrepreneuriat pour exploiter leur plein potentiel. »

     

    Des activités accessibles

    Startop se distingue par la gratuité d’un grand nombre de ses activités, notamment en réseautage. « Nous estimons que connecter, c’est la clé du succès, assure Mariam Coulibaly. Nous ne voudrions pas qu’une femme manque une occasion de se laisser inspirer pour une raison d’argent ! »

    Envie de participer ? Surveillez sur le site Facebook de l’organisme l’annonce du prochain brunch-conférence qui aura lieu le 7 juin à 10 h.

     

    Mariam Coulibaly :

    514 458-0667

    Aussi : 514 235-4407

    mariam@startop.ca

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