Par Donald Dorléant
Nous sommes tous des sauvages, œuvre coécrite par José Acquelin et Joséphine Bacon, livre une réflexion sur l’identité, la culture et la coexistence. Dans ce livre, les auteurs mêlent leurs voix pour tisser une réflexion critique sur la perception des peuples autochtones et les défis contemporains. À travers une écriture littéraire riche et passionnante, Acquelin et Bacon définissent les enjeux de l’humanité dans un monde contemporain où la diversité est fréquemment méconnue ou rejetée.
Acquelin et Bacon explorent la notion d’identité pour parallèlement interroger le vrai sens de l’appartenance à une culture ou à un groupe social. Le terme sauvage est utilisé non pas dans un sens péjoratif, mais comme une invitation à redéfinir nos préjugés sur les cultures autochtones et marginalisées. Cette redéfinition vise à valoriser la richesse des cultures stigmatisées.
L’un des points forts du livre est la sensibilité avec laquelle Acquelin et Bacon abordent des sujets parfois difficiles. Le texte est parsemé de souvenirs personnels, de réflexions poétiques sur la nature, et d’un dialogue constant entre le passé et le présent. Joséphine Bacon, écrivaine innue, porte un regard lucide sur le colonialisme et ses conséquences sur l’identité et la culture : « Tu es ici en conquérant de ma Terre, tu m’emprisonnes dans ma Terre, tu me prives de mon identité » (p.10). Elle plonge le lecteur dans un monde où la nature et la spiritualité coexistent, tout en rappelant la brutalité des injustices subies par les peuples autochtones.
Nous sommes tous des sauvages reste un livre essentiel dans le paysage littéraire contemporain. Il ouvre un espace de réflexion incontournable pour quiconque s’intéresse à la diversité des voix autochtones et à la nécessité de reconnaître et de réparer les injustices du passé. Les histoires personnelles, bien que parfois désorganisées, font résonner une vérité viscérale qui interpelle le lecteur.
Nous sommes tous des sauvages est bien plus qu’une simple œuvre littéraire ; c’est un cri du cœur et un appel à la conscience. José Acquelin et Joséphine Bacon nous rappellent que notre humanité commune dépasse nos différences culturelles : « Nous sommes nus et un, dans le même bateau » (p.18). En nous confrontant à nos préjugés et en célébrant notre diversité, ils nous encouragent à embrasser l’idée que nous pouvons tous être des gardiens de notre humanité authentique et de nos récits collectifs.
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José Acquelin et Joséphine Bacon (2020). Nous sommes tous des sauvages, Éditions Mémoire d’Encrier : 70 p.


