Par Naomie Calice
Lancé en février 2024, le Club de lecture de l’ambassade d’Haïti au Canada se présente comme un espace privilégié dédié à la littérature haïtienne à Ottawa. Réunissant ses participants tous les derniers jeudis du mois dans les locaux de l’ambassade, ce lieu d’échange et de réflexion pour la communauté haïtienne, particulièrement à Ottawa, a déjà permis à cinq auteurs de rencontrer des lecteurs curieux et engagés.
« L’idée de créer ce club de lecture n’est pas de moi. Elle vient du personnel de l’ambassade, notamment de Gaspard Dorélien, de Nicole Baptiste et d’Ismaëla Dubuisson. Et je l’ai adoptée avec enthousiasme », a affirmé humblement l’ambassadeur d’Haïti au Canada, le Dr Weibert Arthus, lors de la première séance du club, le jeudi 22 février 2024.
Cette initiative, a-t-il estimé, « représente une excellente opportunité pour inviter la communauté haïtienne du Canada, notamment celle d’Ottawa et de ses environs, à se rassembler, à mieux se connaître, mais aussi à promouvoir la littérature haïtienne et ses auteurs ».
Historien passionné et fervent amateur de livres, l’ambassadeur a honoré de sa présence et de ses interventions toutes les rencontres, jusqu’à la dernière en date, le jeudi 31 octobre. Cette séance particulière a mis à l’honneur la poétesse et diseuse Sandra Rabrun. Pour l’occasion, elle a offert une lecture scénique de son recueil Tras, accompagnée du saxophoniste Jean Éric Macena.
Au-delà des échanges critiques et des réflexions sur les ouvrages présentés, chaque séance permet également aux auteurs de dédicacer leurs livres au public. Dans une atmosphère conviviale où des spécialités de la gastronomie haïtienne comme le griot ou la chiquetaille de hareng, accompagnées de vin, sont constamment servies. Les participants discutent non seulement des œuvres, mais aussi d’Haïti. Le mal du pays s’invite souvent dans ces moments empreints de chaleur et de camaraderie.
Seule la première séance a été organisée sans la présence d’un auteur. Le club a été inauguré autour de L’énigme du retour, Prix Médicis 2009, de Dany Laferrière. Par la suite, l’ambassadeur a exprimé son souhait de privilégier des œuvres d’auteurs disponibles pour échanger directement avec le public.
Ainsi, Roxane Ledan a succédé à Laferrière avec son ouvrage Vèvè Vodou Ayiti, suivie par Eddy Cavé avec Haïti : extermination des Pères fondateurs et pratiques d’exclusion. En juin, le député et poète Frantz Benjamin a eu carte blanche pour discuter de ses œuvres. Après une pause estivale en juillet et août, la reprise a eu lieu en septembre avec Philomé Robert et son roman Vagabondages éphémères, avant que Sandra Rabrun ne clôture octobre dernier avec Tras.Ce qui distingue le Club de lecture de l’ambassade d’Haïti au Canada, c’est son ouverture à tous les genres littéraires : roman, poésie, essai, histoire, etc. Tous les auteurs haïtiens y trouvent leur place. « C’est leur oasis », précise Gaspard Dorélien du service culturel de la représentation diplomatique d’Haïti au Canada.