Après avoir fait connaître un art peu ouvert aux communautés ethnoculturelles à Montréal, la Compagnie Théâtre Créole met en relief les femmes minoritaires. Absolument femmes, le microfestival au sein du Festival Théâtre Communauté des Noirs, commence à avoir pignon sur rue.
Par Claude Gilles
Parée d’œuvres picturales et d’autres objets artisanaux conçus et réalisés par des femmes inspirées, la salle Harfang des neiges de la Maison du Loisir et du Sport de Montréal était grouillante de monde en cette veille de la Journée internationale des droits des femmes 2025. C’était aussi la soirée de lancement du sixième festival Absolument femmes de la Compagnie Théâtre Créole. Celle-ci promeut depuis 2012, à Montréal, une pratique théâtrale interculturelle et inclusive.
Une soixantaine de personnes spectatrices d’origines et d’âges divers est venue assister au sixième lancement du microfestival tenu sous la thématique Le leadership féminin, pilier artistique et culturel. Le théâtre, la musique, la danse et les arts visuels y figurent dans la programmation. Lever de rideau du festival, huit femmes afrodescendantes ont eu les honneurs de la Compagnie Théâtre Créole, l’institution organisatrice. Des 300 000 Canadiens issus de la communauté créole, une grande partie habite à Montréal. Ce bassin de spectateurs potentiel est immense et atteste la pertinence des multiples initiatives idoines à Montréal, au Québec et ailleurs dans les Amériques.
Femme de glace
Entre les notes musicales, la danse contemporaine performative véhicule un message social porté bien haut par Sandra Rabrun, porte-parole du festival et cheville ouvrière du spectacle d’ouverture.
« Le projet a pris corps à la suite d’un constat sur les stéréotypes touchant les femmes, explique-t-elle. La société a comme imposé une manière d’être pour mieux te juger, mieux te cerner. Les piquetages, comme j’aime le dire, c’est l’apanage des paresseux. C’est aussi un agissement pour te mettre dans une case. Femme de glace, c’est ainsi qu’on surnomme cette femme belle et mystérieuse ».
« L’idée de proposer une lecture de textes parus dans mon recueil TRâce aux festivaliers a émergée. Avec Ralph Civil comme metteur en scène, nous parviendrons à concevoir un vrai spectacle de 45 minutes. Le texte a déjà été rédigé, en collaboration avec la compagnie Tribùt. Femme glace, c’est aussi un miroir dans lequel se reflète tout ce que nous sommes comme société. »
Ce spectacle laisse présager un retour sur scène de Sandra Rabrun. Avant de devenir membre de l’Ordre des administrateurs agréés du Québec et de décrocher une maîtrise en administration publique l’École nationale de l’administration publique (ENAP) au Québec, elle a chauffé nombre de scènes en Haïti après avoir fait le conservatoire.