Par Jean-Bart Souka

Le jour de son 27e anniversaire, le nouveau conseiller du district Ovide-Clermont, à Montréal-Nord, a été assermenté. Philippe Thermidor a vécu davantage d’émotions en se remémorant le 18 novembre 1803, date de la bataille qui a eu lieu sur la Colline de Vertières, près de la ville natale de sa mère. Ce fut l’ultime lutte armée à travers laquelle les esclaves de la colonie ont mis fin au colonialisme symbolisé par la domination française dans les Antilles. Questions pour un élu.


Comment avez-vous vécu la journée du 18 novembre 2021 ?

Philippe Thermidor (PT) : Cette journée était remplie d’émotions, car c’était le pont entre deux époques. La première est celle de candidat à titre de conseiller d’arrondissement, la seconde est celle qui marque le début de ma vie en tant que conseiller du district d’Ovide-Clermont, dans l’arrondissement de Montréal-Nord. Cette transition m’a rappelé beaucoup de choses. En effet, la journée du 18 novembre est la date de la Bataille de Vertières dans mon pays d’origine. À des centaines de kilomètres d’Haïti, j’ai livré une bataille dans l’urne. Cette victoire résulte de la confiance des citoyens de mon district que je ne cesse jamais de remercier. Car, il faut savoir une chose, c’est que j’habite le district que je représente et c’est un honneur pour moi d’amener leurs voix aux plus hautes sphères de décision.

Qu’est-ce que la nouvelle fonction a changé dans votre vie ?
PT : Cette nouvelle fonction a changé ma vie de plusieurs façons. Tout d’abord, elle amène plus de responsabilités, à savoir de travailler pour un arrondissement. Montréal-Nord est l’un des arrondissements les plus diversifiés et nous avons des besoins très spécifiques. Alors, il faut travailler de manière à pouvoir porter la voix de toutes et de tous sur la table de décision. Ensuite, cette fonction me permet de poser des actions concrètes et d’influencer certaines décisions. Alors, c’est ainsi qu’être conseiller d’arrondissement nous amène à travailler dans le but de changer la vie de nos citoyennes et de nos citoyens pour le meilleur.

Votre campagne a été axée sur la diversité. Ça va être votre commission au conseil d’arrondissement ?
PT : Effectivement, la notion a été souvent évoquée lors de la campagne, parce que je suis un jeune en politique. Donc, c’est très juste que je sois associé à la jeunesse. La jeunesse a évidemment sa place en politique; d’ailleurs, c’est cela que la mairesse de l’arrondissement, madame Christine Black, a voulu montrer aux gens quand elle et son équipe m’ont choisi. De plus, le département de la jeunesse m’a été confié au sein de l’arrondissement de Montréal-Nord.

À 27 ans, vous deviendrez le plus jeune élu de l’arrondissement. Votre jeune est-elle un avantage ou un inconvénient ?
P.T : Mettre à profit la voix des jeunes est imparable, parce que la jeunesse est une des forces vives de notre bel arrondissement. C’est en raison de cela que j’ai pour devoir de les assister, de les accompagner et de les soutenir dans leurs différents projets. Au cours des élections de 2017, la mairesse avait promis à l’arrondissement un conseil jeunesse. Cette promesse a été réalisée, donc, nous avons un conseil jeunesse autonome soutenu par l’arrondissement. En même temps, nos jeunes ont besoin d’espaces récréatifs. Nous réclamons depuis plusieurs années un centre sportif pour nos jeunes à Montréal-Nord, car c’est l’un des moyens par lesquels les jeunes peuvent s’épanouir et développer leur plein potentiel.

Avez-vous un enjeu qui n’a pas été évoqué ?
J’ai souvent été associé à la jeunesse, mais les personnes aînées comptent tout autant pour moi. Les familles aussi. L’enjeu est vraiment d’établir un pont entre l’expérience et la jeunesse; c’est de permettre une relation intergénérationnelle entre nos aînés et nos jeunes. C’est par cela que nous pouvons faire briller Montréal-Nord au-delà de son territoire.