Août 1989, Cecilia Soto-Flores a choisi Montréal pour se faire de nouvelles racines. Apportant avec elle toute la richesse de son Chili natal, il a fallu apprendre une nouvelle langue et apprivoiser une culture toute aussi nouvelle. Devenue directrice générale de l’organisme Objectif emploi, elle puise dans son univers de femme immigrante pour faciliter l’intégration des personnes nouvellement arrivées au Québec.

« Mon travail n’en est pas un. C’est une mission », s’est targuée Cecilia Soto-Flores qui vient en aide aux personnes immigrantes à Montréal. Dans une autre vie, elle a travaillé comme enseignante et conseillère en orientation au Chili avant d’immigrer au Canada, en août 1989.

« Imaginez-vous comment a été l’impact pour une femme qui ne parle pas la langue du pays d’accueil et que ses diplômes ne soient pas reconnus », a remémoré celle qui est aux commandes d’Objectif Emploi depuis 2008.

L’organisme a « construit une belle réputation en développement ». Il accompagne les personnes à la recherche d’emploi ou qui désirent réorienter leur vie professionnelle. Débutée comme conseillère en orientation, en 1998, à Objectif Emploi avant d’être nommée directrice générale, une décennie après, Mme Soto-Flores sent tant d’affinités, de l’empathie très forte à l’endroit des personnes migrantes. « Je peux comprendre l’expression de leurs émotions, car, je l’ai vécu moi-même, a-t-elle lancé. C’est important de leur conférer une certaine dignité. »

Clientèle fortement féminine

C’est ainsi qu’a germé l’idée de créer ou de trouver des opportunités pour faciliter l’intégration des usagers de l’organisme. Quelque 10 000 personnes sont desservies par l’organisme depuis sa création en 1993, a noté la directrice générale en entrevue à COM1. La clientèle féminine est toujours la plus représentée, selon les archives d’Objectif Emploi. Cette statistique concorde généralement avec le pourcentage de femmes immigrées au Québec, soit 59%, lit-on dans le rapport annuel (2021-2022).

Le document, consulté par la rédaction de COM1, révèle que 94% de la clientèle de l’organisme possède un diplôme postsecondaire, dont 69% obtiennent un diplôme universitaire. Il note également que « les immigrants ont un taux de surqualification deux fois plus important que celui des personnes nées au Canada ».